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Equipe de France de Rugby : Le groupe des 30 pour le tournoi

21 Janvier 2011 , Rédigé par Pierre Ammiche Publié dans #Tournoi des VI Nations 2011

C’ est la fin des exams (youpla tagada tsouin tsouin !!) et pour fêter cela, rien de mieux qu’une petite analyse de la composition des 30 joueurs sélectionnés par le Staff de l’équipe de France, avec les présents, les absents et surtout les incertitudes qui subsistent a certains postes clés. L’équipe de France veut et doit se construire mais n’est ce pas (déjà) trop tard ?

Et a tournoi exceptionnel, pronostique exceptionnel : cette semaine, nous allons tenter de voir qui sera mondialiste et qui ne le sera pas, le tout exprimé sous forme de pourcentage de chance de les voir cet été.

 

Piliers :

 

Domingo : pas de surprise pour le joueur le plus utilisé par Lievremont au poste de gaucher. Il est l’un des super piliers du championnat. Seul bémol : en club on l’a connu plus fort et surtout le manque de compétition en sélection au poste de gaucher ne lui permet pas de donner la pleine mesure de son talent. Mondialiste sans aucuns soucis (100%).

 

Ducalcon : Droitier mais utilisé a gauche en dépannage, le staff (et nous aussi) a de grands desseins  pour ce pilier solide, mobile et d’une tenue en mêlée plus qu’intéressante.  80%

 

Mas : c’est le papa des piliers, on le dit on le répète, c’est le meilleur droitier du monde aujourd’hui. 100%

 

Marconnet : première petite surprise de cette annonce, la présence du vieux grognard parisano-basque. Son match de très haut niveau en H-cup face à l’Ulster nous rappel qu’on n’est pas le pilier de référence des années 2000 pour rien. Lievremont veut l’utiliser a gauche même si il est maintenant un droitier plus que solide. Il doit sa présence à la blessure de Schuster mais son dernier lui tend les bras. 40%

 

Les absents : Schuster (60%), Poux (30%), Forrestier (…dommage, il mérite vraiment une chance, 10%) et Barcella (0,5%)

 

Les « hors courses à moins que… » : Attoub, Montès, Faure

 

 

Talonneurs :

 

 

Servat : Toujours irréprochable en bleu, le Mr « propre » de cette sélection ne vole sa place à personne. (100%)

 

Guirado : Une tournée vraiment mauvaise et des matchs en championnat plutôt quelconque n’ont pas suffit pour lui faire perdre l’estime du staff. Il n’est pas là pour rien mais semble tellement loin de Servat… (60%)

 

Les absents : Swarsewsky (80%), Noirot (10%)

 

Les « hors courses à moins que… » : Kayser, Sempéré, Genevois

 

 

2ème ligne :

 

Nallet : joueur d’expérience et solidé, il joue de moins en moins au racing (bléssure, repos, ménagement) mais chacune de ses sorties est exemplaire. (100%)

 

Papé : Cette année il explose véritablement dans son club de Paris. Gros guerrier, utilisé pour la première fois a son vrai poste, il est le leader de combat du club de la capitale et surtout un des joueurs les plus « méchant » du championnat, trait de caractère au combien detestable quand on est face à lui mais tellement motivant quand on joue de son coté. (60%)

 

Pierre : C’est le moins habitué à la tunique bleue de tous les membres du 5 de devant mais c’est un cadre de son équipe de Clermont où il remplace de plus en plus régulièrement Privat et surtout l’un des hommes de confiance du staff. Sans être le meilleur, il associe des qualités de gratteur/plaqueur et de déplacement à des capacités au dessus de la norme dans la conquête. Son seul défaut : il manque un peu de poids en mêlée. (80%)

 

Thion : c’est un peu la grosse cote de l’année 2010 qui remonte petit à petit dans la hierarchie. On attendait la jeunesse de Maestri, la puissance de Millo-Chlusky ou encore la polyvalence de Lamboley et c’est finalement l’experience et la défense de Thion qui en 2011 commence la course en tête. Thion, malgré ses qualités indéniable de guerrier de l’ombre, aura du mal a s’insérer dans un plan de jeu tourné vers les extérieurs et l’inexistance de ses qualités techniques font de lui un joueur utile mais franchement anachronique dans une liste pleine de coureur gratteur. Reste a savoir si cela sera une force ou une faiblesse. (30%)

 

Les absents : Millo-Chlusky (50%), Maestri (1%), Vilaceca (1%)

 

Les « hors course à moins que… » : Olibeau, Suta, Jacquet

 

 

3ème ligne :  

 

Bonnaire : Polyvalent, pénible et puissant, mobile et sauteur, il sait tout faire et plutôt bien. Ces qualités font de lui un impact player de choix et une solution idéale dans les matchs où le combat est rude. (80%)

 

Chabal : Sa tournée plaide pour lui, les performances des autres 8 en France aussi… Il est un joueur de devoir et une force de pénétration qui se fait rare a ce poste en 3ème Ligne en France et son rôle sera majeur en vue de la coupe du monde. (80%)

 

Dusautoir : le capitaine joue moins à Toulouse, il est assez ménagé en ce mois de décembre/janvier mais reste l’un des plaqueur/gratteur le plus efficace du championnat. (100%) 

 

Lapandry : Gros coureur (le plus gros coureur même), plaqueur infatigable, on croirait le voir là depuis des années et en fait… il n’a que 22ans. Un très bon joueur qui compense son manque de poids par un sens du placement et une capacité de soutient très intéressante (80%)

 

Ouedraogo : Une petite embrouille avec le staff plus tard, l’enfant de Montpellier (Pic-saint-loup plus exactement) est toujours l’un des acteurs majeur de cette équipe et l’un des joueurs les plus importants du dispositif qui est mit en place de manière plus ou moins chaotique depuis 3ans. (100%)

 

Harinordoquy : On le voit peu jouer en 8 au BO, mais ses qualités en touche et dans le placement font de lui un 3ème ligne très important sur les phases de conquêtes. Moins tranchant avec les bleus depuis 1ans, ses performances en club sont elles aussi en baisse. Espérons qu’il se résèrve pour le mondial (90%)

 

Les absents : Picamoles (5%), Diarra (1%), Lauret (5%), Chouly (1%)

 

Les « hors courses à moins que… » : Martin, Vosloo, Puricelli

 

 

Demi de mêlée :

 

Parra : C’est le 9 de l’équipe de France. Il est bon mais a-t-il les moyens de devenir l’un des meilleurs 9 du monde ? il a 3 mois pour le prouver… (100%)

 

Yachvili : Gros début de saison pour le basque et puis la pluie et le mauvais temps ont conduit le BO a jouer encore avec les avants que d’habitude. Dimitri va alors retomber dans ses travers : ne plus écarter un ballon… En même temps quand ton 10, c’est Damien Traille, c’est peut-être mieux comme ca…  (80%)

 

Les absents : Durand (10%), Dupuy (10%), Tillous-Bordes (1%)

 

Les « hors course à moins que… » : Mignoni, Tomas, Cazenave

 

 

Demi d’ouverture :

 

Trinh-Duc : Il est de retour et on va enfin, peut-être, voir un minimum de jeu… (100%)

 

Traille : Bon on l’a compris, Damien est une burne à ce poste. Sa polyvalence plaide pour lui mais quand on voit les match affreux qu’il fait aussi bien au BO qu’en équipe de France au poste de 10, il est en réalité polyvalent 12/13… Plus sérieusement, il manque terriblement de repères à son poste mais son expérience et ses qualités de franchissement et de prise d’intervalles ferait de lui un 12 d’une très grande utilité. (10% en 10, 70% au total)

 

Skréla : David doit être content de voir que ses efforts payent. Auteur de gros match au stade Toulousain dans son style tellement horripilant mais diablement efficace, il retrouve la tunique bleue bien plus tot que ce qu’on aurait pu croire après les déclarations du staff du mois de Novembre. (50%)

 

Les absents : Wisniewski (10%), Bauxis (10%), Michalak (5%)

 

Les « hors courses à moins que… » : Boyet, Peyrelongue

 

 

Centre :

 

Jauzion : c’est le papa des lignes arrière. Il a manqué sa tournée au même titre que tous les autres, alors il est responsable, sur un pied d’égalité, du naufrage des lignes arrières… Lui est juste un peu plus égal que les autres à cause de son statut de cadre indéboulonnable depuis 10ans. (100%)

 

Mermoz : c’est le facteur « x » de cette ligne d’attaque. Il occupe à la fois le rôle de dynamiteur, de créateur, de magicien et de solidificateur… Tout un programme pour un joueur qui finalement a assez peu joué cette année. (80%)

 

Marty : Alors oui c’est un coffre à ballon. Oui c’est un joueur qui, les épaules voutés et le sourire homépathique, et qui est a peu près aussi groovy que le fils caché de Droopy et de Mercredi Addams. Oui c’est vrai que regarder jouer l’Usap quand la fine équipe de boucher Grandclaude-Hume-Marty est réunie, c’est le gage de voir les ailiers se taper des coinches pendant 1h… Mais c’est aussi l’un des plus gros guerriers du championnat, l’âme de la catalogne et le courage d’un club au public aussi pasionné et démesurée que les envies d’indépendances du peuple perpignanais et un défenseur presque infranchissable. Alors oui, il est pas glamour, oui il est pas beau a voir jouer, oui on a l’impression qu’il a fait une carrière en ratant 250 2contre1 mais c’est un joueur qu’il vaut mieux avoir avec soi, que contre soi. (50%)

 

Rougerie : La fougue et la puissance du grand cheval blond est une arme qu’il sera plus qu’utile de maitriser en vue d’un tournoi et d’une coupe du monde réussie. C’est en prime un plaqueur/gratteur de talent. (70%)

 

Les absents : Bastaraud (30%), Estebanez (30%), Fritz (1%) 

 

Les « hors courses a moins que… » : David, Baby, Mignardi

 

 

Ailiers :

 

Clerc : c’est le grand retour de l’avion supersonique du stade toulousain. Un gros moteur et des envolées mais surtout une capacité a gagner ses duels qui impréssionne. On le dit en manque de confiance et en perte de vitesse. Parlez en a ses adversaires… Un match raté à Paris ne lui a pas enlevé tout le crédit qu’il a mit tant de temps a construite. (50%)

 

Huguet : Je ne sais pas quoi dire de lui… Il gagne ses duels et marque des essais. Mais après… (40%)

 

Palisson : C’est un peu l’incertitude quand à lui : est-il meilleur en 15 ou à l’aile ? LE staff ne semble pas le savoir non plus et lui fait donc faire la navette d’un match à l’autre… (50%)

 

Les absents : Andreu (20%), Malzieu (20%), Fall (10%)

 

Les « hors course à moins que… » : Arias, Candelon

 

 

Arrière :

 

Médard : En grand forme dans son club, il est là pour s’installer une fois pour toute à l’arrière ou à l’aile. (90%)

 

Poitrenaud : Son absence était unjuste, son retour est logique. L’un des tout meilleurs joueurs à son poste au monde (90%)

 

Les absents : Porical (10%), Floch (1%)

 

Les « hors courses à moins que… » : Peyras, Fall (définitivement ailier)

 

 

 


Conclusions :

 

Alors le schéma est simple : le groupe des avants est bouclé. C’est du sur et du solide.

 

Mais voilà : l’équipe de France à la charnière la moins stable et la moins solide de toutes les nations majeures (Angleterre avec Youngs-Flood, L’Irlande avec Reddan/Stringer O’Gara/Sexton, Le pays de Galles avec Phillips-Jones/Hook, la Nouvelle-Zélande avec Cowan-Carter, l’Australie avec Genia-Barnes etc…). Quand on ajoute à cela des incertitudes chronique avec des postes majeurs dans la finition (deuxième centre, ailiers) et des joueurs qui sont inexplicablement écartés en étant malgré tout les meilleurs à leur poste (Bastaraud, Malzieu, Fritz, Floch), on va dire que l’on ne se facilite pas les choses. Comment peut-on prendre un joueur qui n’a pas joué un match de H-cup et qui n’a pas fait plus de 10 matchs de Top 14 à la place d’un joueur ultra dominateur à son poste depuis 2ans et champion de France ?

 

 

De plus le choix de certains joueurs laisse entendre que soit les sélectionneurs ont oubliés leurs objectifs de début de mandat (faire du jeu, noyer l’adversaire sous une orgie de jeu à la main, une alternance plutôt rare et surtout des joueurs jouissant d’une vraie liberté de mouvement et de choix), soit qu’ils ont tout simplement laissé tomber… Mettre Skréla et Traille en 10, c’est l’assurance de ne jamais passer le premier centre…

 

Un déficit de qualité individuelle :

 

Le gros point faible des avants (il faut bien un talon d’Achille) c’est le manque de joueur capable de franchir et de transpercer le premier rideau. Face à l’Argentine et plus encore L’Australie, ce manque de puissance en 1 contre 1 a été criante. Chabal et Servat ne peuvent plus être les seuls a gagner leurs duels ballon en main. 

De même, les joueurs des lignes arrières capables de mettre à mal la défense adverse par des courses ou des actions d’envergures sont presque inexistant. Ca n’est pas Jauzion ou Marty qui vont se créer des espaces ou franchir seul en première main. Bastaraud ou Fritz, vrais bouffeurs d’intervalle auraient eu largement plus d’intérêt.

 

Une incohérence dans la construction du groupe qui devient délicate :

 

Quand on voit que presque 10 joueurs sont entrés et sortis du groupe en moins de 8 semaines de temps (Andreu, Poitrenaud, Porical, Huguet, Clerc, Arias, Wizniesvki, Skréla, Trinh-duc, Estebanez…) le tout sur seulement 4 postes (2nd centre, ailier, arrière et demi d’ouverture), innutile de dire que la stabilité est franchement pitoyable. Arrive le temps ou les certitudes doivent se faire, et changer les hommes de base du tournoi victorieux de l’an dernier (Bastaraud, Andreu, Poitrenaud notamment) ou même des joueurs de grand talent et de confiance (Malzieu, Clerc) pour intégrer des nouveaux qui n’ont encore rien connu au plus haut niveau (Huguet, Palisson, Arias) le tout à seulement 5 mois de la coupe du monde, c’est un peu comme sauter de la tour Eiffel avec des ailes en carton : ca peut marcher mais c’est quand même pas l’idée du siècle…    

 

« C’est un simple avertissement, allez parler a vos joueurs » :

 

Cette phrase entendue sur à peu près tous les terrains de France pourrait être celle qu’on lâcherait au sélectionneur cette année.

On le sait, c’est sorti un peu partout dans la presse, N’Tamack a dégoupillé après le match indigne face aux Wallabies, Lièvremont a tenu un discours de près de 5h à la fédération pour convaincre les membres de la fédé qu’il faisait tout son possible mais que son capitaine n’y mettait pas du sien, Chabal à dit que les joueurs en avaient marre de se toucher aux entrainements et ne plus faire d’opposition… En gros, c’est un peu la crise de foi dans cette équipe de France là. On n’y croit plus, ou en tout cas plus comme ca. Il faut changer les choses et tout le monde en a conscience. Mais comment ? Le staff perd chaque jour un peu plus de crédibilité et de légitimité dans ses choix et si l’équipe ne fonctionne pas tout de suite, inutile de dire que la pression exercée par les médias comme le « Midi-Olympique » ou « L’équipe » ne manquera pas s’intensifier. On réclame déjà la tête de Marc Liervremont que le tournoi n’a pas débuté, alors si les requins sentent l’odeur du sang…

 

Ce tournoi, sans être trop dogmatique, est le point de départ matériel d’une course de fond qui se conclura le 23 Octobre à l’Eden Park d’Auckland. Allez les bleus !

 

 

 

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M
<br /> Bonjour ,<br /> bravo pour ton article excellemment torché .<br /> <br /> <br />
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