Italie – France : Le XV de départ des bleus
Sans surprises véritables mais avec quelques changements tout de même, les bleus s’apprêtent à faire un déplacement toujours complexe et épineux : Flaminio.
L’équation est simple : les français veulent gagner et si possible largement pour espérer (encore un peu) gagner le tournoi. Les italiens, eux, veulent éviter la cuillère de bois, rompre le signe indien (0 victoires contre le XV tricolore) et une victoire contre la France sauverait peut-être la tête de Mallett.
Lièvremont, décrié pour ses choix contestables en Angleterre (Chabal, Huguet, Poitrenaud) a donc ressorti son petit carnet, a croisé les doigts toute la journée de samedi en regardant les 23 internationaux jouer et a fait tomber la compo ! Une annonce bien plus rapide qu’a l’accoutumée (un Mardi) que nous allons nous empresser de détailler :
Première ligne : Marconnet, Servat, Mas
Première demi-surprise : l’absence de Domingo. Laissé au repos, auteur d’un match bien épais contre Toulon, le clermontois sera sur le banc pour cette rencontre. A sa place, l’expérimenté Marconnet aura comme mission de répondre à la puissance de Castrogiovanni et surtout à ne pas tomber dans la provocation des adversaires du jour (Lo Cicero, Perugini, Castro, Dellape et autres amoureux de la poésie italienne).
Au talon pas de surprise : Servat encore et toujours. Il aura une importance capitale dans toutes les phases de combat et en tant que premier attaquant sur les ballons lents.
Enfin à droite Mas, l’autobus catalan, sera lui aussi titularisé. Il ne devrait pas faire tout le match et le plus envisageable des coachings serait de faire passer Marconnet à droite et entrer Domingo à gauche.
Deuxième Ligne : Nallet, Pierre
Nallet le combattant est encore titulaire. Il devra bien souffler à un moment ! On tire un peu sur la corde… Heureusement qu’il n’a pas joué avec le Racing ce week-end…
Pierre lui aussi est reconduit. La problématique est moindre avec lui, dans la mesure où il joue moins que Nallet en équipe de France, qu’il a fait un petit bout de match contre Toulon mais surtout qu’il n’est pas aussi irremplaçable que Lionel Nallet chez les bleus.
Troisième ligne : Bonnaire, Dusautoir, Chabal
Bonnaire, auteur de quelques bonnes rentrées et surtout d’un premier match de grande qualité contre l’Ecosse est « re-titularisé » à sa plus grande joie. Auteur d’un essai plein d’opportunisme (et de chance) ce week-end, il est sur une dynamique positive.
Son compère de la 3ème ligne, Dusautoir, est lui aussi titulaire pour la 4ème fois en 4matchs et surtout pour la 14ème fois en 15 match en seulement 12mois. Un indispensable de cette équipe.
Enfin Chabal reconduit en 8 aura beaucoup à se faire pardonner. Auteur d’un non-match contre l’Angleterre, le « Caveman » part avec un apriori très négatif. Libre à lui de valider son ticket pour la coupe du monde.
Charnière : Yachvili, Trinh-Duc
Eux aussi reconduits en Italie, le duo s’est montré prometteur et réaliste en Angleterre, plutôt bon malgré quelques erreurs et surtout s’est montré capable de jouer ! Il y a enfin eu des passes en le 9 et le 10… Du presque jamais vu depuis 6mois… Par contre il serait temps de ne plus changer la charnière non ?
Centres : Jauzion, Rougerie
Pour la seconde fois préférés à d’autres associations, c’est l’une des paires les plus stables : déjà deux fois qu’ils sont associés ! Sous l’ère Lièvremont ? C’est énorme.
Illustration : on a eu le droit à pas moins de 11 centres associés en 2ans : Jauzion, Rougerie, Traille, Fritz, Marty, Lacroix, Bastareaud, Mazars, David, Mermoz et Estebanez.
Le choc Sgarbi-Jauzion et le duel clermontois Canale-Rougerie s’annoncent tous deux hyper excitants !
Ailiers : Huguet, Clerc
Si Clerc a fait l’unanimité contre l’Angleterre, on peut en dire autant de la part de Huguet tant les critiques sont concordantes… Mais ML refait confiance à celui qui s’impose peu à peu comme l’un des titulaires de cette équipe. C’est en effet sa 6ème titularisation d’affilée. Palisson, Andreu, Fall, ou Malzieu voient de jour en jour leurs chance de jouer la coupe du monde s’éloigner.
Arrière : Médard
Remis de sa petite contracture, le toulousain revient et pousse sur le banc un autre toulousain. Destin croisés depuis quelques années maintenant entre Poitrenaud et Médard… Quand l’un avance, l’autre recule.
Conclusion :
Une équipe qui commence à se bâtir, une illusion de stabilité en utilisant qu’un groupe de 23 joueurs (25 en comptant Palisson et Mermoz) et surtout une vraie-fausse rotation en faisant tourner un peu l’effectif (3 changements par rapport à l’Angleterre), la tendance est au renforcement à tout prix des certitudes.
Mais voilà : les joueurs comme Papé, Marty, Ouedraogo, Lapandry ou encore Skrela sont complètement mis de coté par le staff. Ils auraient pu intégrer l’équipe mais non… Une coupe du monde ne se prépare pas à 23 ! Les Anglais et les nations du sud l’ont compris depuis longtemps, en témoigne les stages tous faits à 30, voir 32. L’utilisation a outrance de Servat, Mas, Dusautoir, Nallet ou Trinh-Duc nous plonge dans une situation critiquable : nous avons des leaders de combat mais pas de leader de jeu, nous n’avons pas de solutions quand la mêlée ou la touche n’est plus impériale, nous n’avons aucune « seconde option » et le registre de l’équipe de France (physico-physique) atteint bien vite ses limites contre des équipes qui nous battent dans le défi individuel…
Enfin, le traitement réservé a quelques joueurs comme Ouedraogo, Bastareaud, Andreu, Floch, Fritz sont symbolique d’une mauvaise gestion au moins humaine des hommes. Quand on allie à cela la cruelle et fâcheuse tendance à ne pas pouvoir jouir de la moindre certitude après le n°10…
Heureusement, les oppositions contre les -20ans reprennent (le message passés par quelques cadres au lendemain de la déroute Australienne semble avoir été entendu) et l’Italie est d’une faiblesse suffisante pour se refaire le plein de confiance. Une défaite serait très, très, très mal venue…