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Brive - Paris : une bouillie de rugby...

19 Février 2011 , Rédigé par Pierre Ammiche Publié dans #Top 14

L’avant match :

 

Hier soir, le stade Amédée-Domenech (aucun rapport avec l’ancien sélectionneur des bleus, pas la peine de prendre un billet de train direction le Limousin pour aller souiller le stade de Brive la Gaillarde) était le théâtre du premier match de cette 19ème journée de Top 14.

 

Amputée par le départ de certains internationaux (Parisse, Haskell, Palmé), affaiblit par l’absence de quelques blessés (Arias, Bergamasco, Szarzewski, Bonfils, Liebenberg) et devant composer avec le suspendu (Beauxis), c’est une équipe un peu expérimentale qui débarquait en Corrèze pour le Stade Français. En effet, Papé reconduit en 8, le tout jeune Plisson à l’ouverture et un banc très inexpérimenté (Briatte, Slimani, Weber, Bonneval) soit autant de bonnes excuses pour justifier de ce qui va suivre.

 

Côté briviste, les deux meilleurs joueurs des lignes arrière pas titulaires (Estebanez sur le banc, Palisson en tribunes, blessé au poignet) et le paquet d’avant très expérimenté mais toujours sans certitudes, faisait cogiter une équipe au bord de la crise. Une défaite plongerait irrémédiablement le club vers la ProD2. Une relégation que se faisait d'ailleurs plus menaçante que jamais avant la réception d’une équipe en forme.

 

L’enjeu du match :

 

Pour les parisiens se donner encore une chance de croire à la qualification en prenant des points chez un mal classé et par la même occasion ramener le scalp d’une équipe qui les avait battus à Charlety il y a de cela 4mois. En face, les choses sont simples : chaque match à domicile perdu verrait la relégation se rapprocher. Il fallait des points pour les deux équipes et la défaite serait synonyme, pour les deux formations, d’une suite de saison très délicate.

 

Du point de vue de la « forme du moment », Brive restait sur une cruelle défaite contre l’ogre Toulonnais mais remontait la pente (au moins dans les intentions et la volonté) depuis un match nul arraché contre le Racing. Une victoire contre l’ennemi clermontois et un match sans démériter contre l’Usap avait marqués les esprits entre le mois de Janvier et celui de Février… Reste cette résurgence symptomatique d’une équipe en grosse difficulté avec ce match bâclé contre Bayonne qui reste la dernière défaite en date à domicile des Brivistes.

En face, les parisiens restent une sur une très bonne série : grosse victoires contre Toulouse, très bon match contre Biarritz, une victoire et un nul à l’extérieur contre La Rochelle et Bourgoin. Mais eux aussi ont connus la défaite au cours de leur dernier déplacement, et pas des moindres : une déculottée reçue par le Castres Olympique.

 

C’est donc dans une atmosphère franchement tendue que débutait cette rencontre.

 

 

Le match en lui même :

 

Les premières minutes du match nous ont vite données la couleur : indiscipline, faute de main, incapacité à créer, grosses erreurs individuels. Et le reste du match sera au diapason de cette bouillie de rugby que les deux équipes nous offriront jusqu’à la fin.

Le CAB ouvre la marque par le pied de Caminati, le puissant arrière venu de Nice. En face le stade réplique par un essai d'une laideur sans nom : suite à une pénalité sifflée contre Brive alors que la première faute était un en-avant parisien non signalé, la touche est trouvée par Plisson à 15 mètres de l’en-but. L’alignement dévie le ballon et Boussès (rentré temporairement pour permettre à Tiesi le chat noir de se faire soigner) vient défier plein fer. La balle ressort même sens et c’est au tour de Roncero (qu’est ce qu’il fichait dans la ligne allez savoir…) de venir défier la défense sur la ligne des 22m, à 15m de la ligne de touche. Dupuy ressort la balle même sens et fixe les deux défenseurs (grâce à l’erreur de benjamin de Caminati qui cherche à jouer la carotte alors qu’il laisse complètement seul son vis-à-vis) et décale Phillips qui va marquer. Cette action est symptomatique de plusieurs choses 

 

- l’arbitre de touche n’a pas été d’une grande aide à son arbitre de champ tout au long du match. Son erreur sur l’en-avant coute un essai à Brive. Cet "abandon" sera même remarqué par l'abritre de champ qui l'engueulera bien comme il faut...Merci au micro canal de nous permettre de savoir tout ca.     

- Le manque d’imagination et d’organisation des parisiens : Roncero dans la ligne, Boussès plein fer au milieu du terrain, Dupuy qui porte trop la balle (même si cette fois cela à fonctionné). Tout le match, les avants seront dans la ligne, Dupuy ne lachera que trop peu de ballon dans de bonnes conditions… En bref : c’était le bordel.

- La naïveté défensive des brivistes qui ne se redistribuent pas même sens, qui loupent des plaquages, qui oublient les montées. On n'est pas la 4ème plus mauvaise défense de France pour rien... 

 

Mais la conséquence la plus importante du match résulte aussi de cette action : sur la percussion de Boussès, Cooke l’un des meilleurs Coujoux jusqu’à là, se fout l’épaule en l’air. Estebanez entre alors en jeu. Il sera sans conteste le meilleur sur le terrain avec pas moins de 4 franchissements nets, des grosses prises d'intervalles, des soutients justes et des plaquages efficaces.

 

L’essai n’est pas transformé est le score est de 5 à 3. Caminati avec l’aide de la barre passe une pénalité des 50m. 6-5.

 

Les fautes se multiplient coté briviste mais le stade laisse filer 8 points au pied. Les choix dans l’animation ne sont pas loin d’être catastrophiques coté parisiens et les brivistes restent dans le match sans rien faire de bien formidable. La conquête Briviste est énorme (Kishagishvilli n’est pas l’un des meilleurs gauchers pour rien, Dubarry et Mela sont au four et au moulin) et les parisiens se voient au fil de la rencontre sevrés de ballons.

Aux alentours de la 50ème, l’ennui m’assaille : c’est le retour du ping-pong rugby avec des ballons qui ne sortent jamais, des séquences de Pick-and-go interminables où l’arbitre fini toujours par sanctionner l’équipe qui attaque, des passes mal ajustées et des coups de pied à suivre tous mal dosés. Mais par conscience professionnelle, je m’inflige cela pour vous !

 

L’indiscipline parisienne est flagrante : le score enfle rapidement en faveur des locaux suite à des fautes stupides. Les parisiens n’y sont plus. Les brivistes domine outrageusement les phases de combat et gagnent les duels, les parisiens se mettent à la faute. 18-5 à la 62ème. Caminati le buteur enquille tout et Brive prend logiquement le large.

Les visiteurs sont mêmes sanctionnés de deux cartons jaunes logiques (Burban pour avoir empéché Vosloo d’aller en terre promise alors qu’il n’était pas à 10m et Slimani pour avoir été pénalisé une fois de trop au sol).

 

Et quand enfin le match semble avoir choisit son vainqueur, quand plus rien de plus être changé ou défait, enfin le match s’emballe. Deux essai anecdotiques plus tars (Claassens pour Brive, Camara pour Paris), le match se termine sur le score de 26 à 10.

 

 

L’après match :

 

 

Au classement Brive se donne une énorme bouffée d’oxygène en attendant les résultats de La Rochelle (qui reçoit le Racing) et Agen (qui reçoit Toulon).

 

Les parisiens déçus et qui avaient décidés de se murer dans le silence vont rentrés tête basse à Paris pour préparer le prochain match : la réception de Perpignan à Charlety.

 

Enfin se murer dans le silence, pas tout a fait… Bastareaud, encore transparent hier, a lâché quelques petites phrases après le match : « Il nous a manqué des couilles. On dit toute la semaine qu’on va prendre notre revanche… On a trop parlé. Maintenant il va falloir se bouger le cul ».

Mola respire un peu et Brive eux vont pouvoir appréhender les prochains matchs à l’extérieur un peu plus sereinement. Estebanez, Perry, Palisson seront-ils encore punis ? La est la question.

 

 

 

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