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France – Italie : la composition de l’Italie :

11 Mars 2011 , Rédigé par Pierre Ammiche Publié dans #Tournoi des VI Nations 2011

Cela fait 4ans qu’elle n’a aucun fond de jeu, aucuns joueurs stables au-delà du numéro 8, une charnière expérimentale à chaque match, une paire de centre-kleenex qui varie d’une rencontre à l’autre, aucune capacité offensive et qui s’appuie uniquement sur sa mêlée et sa touche pour espérer survivre dans les matchs du tournoi. Cela fait 4 ans qu’elle a à sa tête un entraineur décrié qui prends des décisions « bizarres » (pour ne pas dire mauvaises) et qui prend les plus gros tarifs de son histoire ou presque. Cela fait aussi 5 ans que les cadres ne se renouvellent pas, que l’équipe stagne et que les résultats positifs en forme de trompe l’œil ne peuvent dissimuler qu’aux plus optimistes la terrible mais implacable réalité de l’échec mondial à venir. Non je ne parle pas de l’équipe de France (hou les vilains pas beau qui ne s’attendaient qu’à du mauvais esprit de ma part !), mais bien de l’équipe d’Italie. 

 

« Fratelli d’Italia : L'Italia s'è desta ! » Quand cet hymne monte des tribunes du stade, chanté par les milliers de supporters italiens, les joueurs reprenant en cœur, les yeux qui brillent et la lèvre tremblante, alors à ce moment précis, Flaminio s’illumine.

Ah ! Flaminio, le beau soleil printanier de Rome qui caresse les justes de ses doux rayons, les travées colorées et sympathiques du stade le plus champêtre du tournoi, les beaux étalons italiens qui viennent là pour voir les belles italiennes en tribunes et les belles italiennes qui viennent là pour les beaux italiens sur le terrain… Ah Flaminio !

Flaminio, c’est l’exotisme. Flaminio c’est le stade le plus oriental ET le plus septentrional du tournoi. Flaminio c’est tout le charme d’un stade grand comme le stade Bonnal à Sochaux mais au cœur de la cité romaine. Flaminio, en réalité c’est un écrin. C’est un très joli papier cadeau qui entoure une boite mystérieuse. C’est un cadre superbe, une allégorie de la quiétude pastorale perdue la faute à la ville dévoreuse de verdure. Flaminio c’est un symbole du rugby entre copain du dimanche après-midi presque malgré lui.  

 

Seulement voilà, en 10 ans de présence dans le tournoi, Flaminio est le lieu de toutes les humiliations… Quand on va à Flaminio, c’est pour faire des emplettes, un peu de tourisme, et pour mettre une dérouillée aux locaux… Les gladiateurs romains ne font plus peur à personne.

En 11ans de présence dans le tournoi c’est un maigre bilan : cuillère de bois 2001, 2002 2005 et 2009, 7 victoires (dont 5 contre l’Ecosse et 6 à domicile), un nul et 45 défaites soit un ratio de 13,2% de victoires…

 

Si on pouvait plaider une forme de découverte du haut niveau en de 2000 à 2006, si on pouvait penser et même observer que le rugby italien se structurait, se construisait dans la douleur, progressait timidement, depuis 2007 que dire ? Et bien que depuis l’arrivée de Nick Mallett, le rugby transalpin sent violemment le sapin… Pour commencer, sur le 22 italiens dans la liste, Garcia, Orquera, Parisse, Dellape, Castrogiovani  ou encore Canovosio  sont nés en argentine, Barbieri au canada, Del Fava et Geldenhuys en Afrique du Sud, Burton et Mclean en Australie… Soit un total de 11 joueurs sur 22. L’équipe d’Italie a autant de joueur nés en Italie que de joueurs nés dans l’autre hémisphère. Du jamais vu.

Ensuite sportivement, l’équipe d’Italie n’a jamais semblé aussi bordélique, anarchique, mal construite. En vrai, depuis lu duo Dominguez-Troncon, l’équipe d’Italie c’est un peu le cirque du soleil : il y a à boire et à manger, il y en pour tous les gouts et pour tous les genres. On a des piliers haut sur pattes avec les cheveux long et gras, des deuxième lignes casqués dur au mal qui se bavent dessus, des troisièmes lignes coureurs/gratteurs/sauteurs mais pas tellement défenseur et là, seulement, commence le grand n’importe quoi… On a un demi de mêlée valide sur 11, on a un ouvreur de 46 kilos, des centres mi-homme mi coffre à ballon, des ailiers transparents et des arrières maladroits.

 

Mais pourtant, malgré tous ces torts, ces problèmes récurrents et ces anomalies. Malgré un manque d’organisation, de rationalité et de cohérence, et bien malgré tout cela, l’équipe d’Italie reste redoutable. Ils vont jouer avec leur cœur et une victoire contre les bleus validerait (à ma grande surprise) le travail chaotique mais véritable d’un staff en mal de match de référence.

 

Voici donc la composition de l’équipe qui va débuter contre le XV de France :

 

Première ligne : Lo Cicero, Festuccia, Castrogiovanni

 

Une première ligne solide, pénible, lourde et surtout vicieuse. Lo Cicero va nous faire du Lo Cicero (je te met une baffe, je lève les main et je prend l’air le plus innocent possible, évidement le tout en t’insultant copieusement dès que l’arbitre s’éloigne un peu), Festuccia va rater des lancers mais compenser par une grosse activité et enfin le monstre Castrogiovanni, meilleur joueur du championnat anglais en 2007, gros pousseur en mêlée et parmi les tous meilleurs droitier du monde avec Mas et Cole. C’est une première ligne qui, il faut le dire, est expérimenté, lourde, dur au mal mais qui souffre d’un terrible manque de mobilité. Si Festuccia est le plus mobile des premières ligne sur le terrain demain, il ne pourra pas compenser le déficit terrible qu’auront les italiens contre le trio Marconnet Mas Servat.

Avantage France si le match ne se joue pas que sur les mêlées. C’est peut-être la première ligne la plus efficace en mêlée en Europe aujourd’hui.

Le point à souligner aussi : l’absence de Perugini, pourtant titulaire jusqu’à présent. Mais il faut dire que son indiscipline chronique pèse lourd dans des matchs à enjeux. Pas sur que Lo Cicero soit une meilleure solution mais au moins un choix a été fait.

 

Deuxième Ligne : Dellape, Del Fava

 

On ne peut pas faire plus lourd et plus puissant en Italie. Bortolami pas là, c’est donc aux deux autres grands poètes que sont dévolues les ingrates taches des secondes lignes. Des têtes comme des parpaings, des bras comme des troncs, des cerveaux laissés au vestiaire, ils vont certainement se mettre souvent à la faute ou essayer de flirter à la limite du hors-jeu. Aux bleus de les punir et pas seulement en leur criant dessus. Il faudra leur marcher dessus, parfaitement monsieur !

 

Troisième ligne : Zanni, Barbieri, Parisse

 

Zanni, l’homme qui avait presque fait oublier Parisse l’année dernière grâce à sa puissance, Barbieri l’homme des basses besognes et des petits périmètres et Parisse le joueur de classe avec des mains en or. C’est un trio assez complémentaire mais attention : Parisse est l’homme à tout faire de cette Squadra Azura. S’il ne gagne pas ses duels, son équipe perd alors sa principale rampe de lancement. Il est le meilleur sauteur, le meilleur plaqueur, le meilleur franchisseur et l’un des joueurs les plus talentueux du Top 14. Son duel face à Bonnaire dans les airs sera grandiose j’en suis persuadé.  

 

Charnière : Semenzato, Orquera

 

Avec eux c’est un peu le grand saut dans l’inconnu. Si Semenzato s’est montré courageux, joueur, actif, il n’a aucune idée de ce qu’un match contre l’équipe de France peut peser. Il s’apprête à jouer l’une des meilleures nations d’Europe et peut-être le match le plus important dans la saison italienne (avec le match contre l’écosse). Aura-t-il les épaules assez larges ? 

De l’autre coté Orquera est bien plus expérimenté. C’est un joueur de ballon que j’adore, il pue le rugby et est doté d’un talent balle en main sans beaucoup d’égal. Seulement il fait 1m70 pour 72kilos. Alors la moindre charge d’un troisième ligne le fait passer pour un cadet qui s’est perdu au milieu des grands. C’est un joueur brillant mais terriblement trop léger pour exister à un tel niveau. Si les bleus veulent faire mal aux italiens, c’est dans la zone du 10 qu’il faudra insister.

 

Centres : Garcia, Canale

 

Le meilleur depuis le début du tournoi, Sgarbi, n’a pas été pris pour ce match. Et c’est donc le duo de gros plaqueur Garcia Canale qui a été préféré. Si ils ne brillent malheureusement pas par leur intelligence ou leur sens du jeu, il sont là pour répondre dans un premier temps aux duels que vont imposer Rougerie-Jauzion. Ils sont tous les deux plutôt seconds centres dans l’âme et leur apport défensif est vraiment leur arme principale. Garcia est dans le même registre que des joueurs comme Marty ou Tindall : gros plaqueur, puissant, mais pas très doué balle en main. Canale, gros finisseur cette saison aura lui pour mission de venir se proposer main à main avec Garcia pour créer des brèches dans la défense française en utilisant sa puissance. 

 

Ailiers : Bergamasco, Benvenuti

 

Le buteur maison, Bergamasco, est en train de faire la plus belle saison de se carrière. Régulier dans l’exercice des tirs aux buts, explosif et gagnant des duels avec son club, intenable en attaque et très solide en défense, son duel face à Huguet sera très intéressant.

Sur l’autre aile, Benvenuti est un peu la grosse côte de cette sélection. Agé d’a peine 20ans, ce petit ailier d’1m 88 va venir défier avec toute sa fougue la défense tricolore. En face, Clerc doit se demander à quelle sauce il va manger son jeune vis-à-vis…

 

Arrière : Masi

 

Enfin on termine par la grosse surprise : Andrea Masi ! Après avoir joué 9, 10, 11, 12, 13, 14… Et bien le voilà 15 ! C’est un peu le Damien Traille italien : très puissant, lourd, mais tout de même mobile pour son poids, Andréa, c’est le chouchou de Nick Mallett. Il va être mis sous pression mais finalement, c’est surtout pour contrer la puissance bleue qu’il est là. McLean pourtant très bon paye un peu sa timidité. Masi hérite d’un poste chaud où il n’a aucun repère ou presque. Bon courage à lui…

 

 

La physionomie du match :

 

Les italiens vont s’appuyer sur la conquète pour se montrer dangereux. Ils vont tout miser sur les mêlées et sur la touche pour essayer de perturber les rouages de la machine bleue. Ils vont truquer, aller au dela de la règle, relancer peu de ballon mais défier énormément dans l’axe. La guerre des tranchées, voila leur seule chance. Ils vont essayer d’avancer petit à petit, paquet après paquet. Et si ça n’avance plus ? Et bien on montera des quilles ou on jouera loin au pied. La schéma offensif italien sous l’ère Mallett est simple : taper dans la tronche des adversaires, le premier qui meurt à perdu…

 

La solution tricolore :

 

La meilleure chose à faire serait de mettre beaucoup de rythme et surtout de mettre la main sur le ballon afin de dicter le tempo. Les italiens vont miser sur la puissance, aux bleus de savoir déplacer le combat et de ne pas tomber dans une bataille de Verdun ovale qui n’avancerait à rien. Les italiens vont, c’est sur, faire beaucoup de fautes. Aux bleus de savoir aller jouer chez eux, de ne pas trop jouer avec les gros mais de lâcher les ballons après 1 ou 2 temps de jeu, et de ne pas hésiter à jouer en leurre pour mettre à mal cette défense inversée italienne qui a tant perturbée les irlandais. L’organisation défensive italienne est très archaïque, au XV de France de saisir les opportunités et de se montrer REALISTES !

 

Le pronostique :

 

Après un match largement dominé par les avants tricolore, les Italiens lâchent complètement dans les 20 dernières minutes et encaissent 14 points en quelques secondes. Score Final : 12 à 32 pour les bleus.  Essai de Huguet et de Nallet.

 

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